Sortir de ses schémas mentaux obsolètes et de ses croyances limitantes, c’est aussi vrai lorsqu’il s’agit d’éveil spirituel. Car s’il y a bien une croyance qui nous empêche parfois d’avancer, c’est bien celle de croire qu’il n’y a que la paix et la plénitude absolue de valable…
J’ai médité, j’ai fait le silence autour de moi et à l’intérieur de moi. J’ai compris et vu tellement de choses… J’ai passé des semaines perchées tout « là-haut » et j’ai vu à quel point la lumière était belle et éblouissante. Et à quel point une profonde paix intérieure pouvait s’installer.
Mais je suis aussi redescendue, et j’ai eu l’impression de retomber lourdement dans la matière. Dans les cris, dans les larmes, dans la brute et dure réalité de la vie.
J’ai donc souhaité remonter tout là haut ! En me disant que c’était la seule vie qui valait d’être vécue. Celle où je suis pleinement « pure et sans accroches ». J’ai donc vécu un temps de cette manière, entre ombre et lumière, entre extase et matière… Sans jamais vraiment réussir à rester de manière constante du « bon côté de la barrière ».
Pourtant, malgré cette impression d’allers et retours incessants, quelque chose avait profondément changé… Une part plus profonde et absolue de moi-même pouvait observer tout ce petit manège et même s’en amuser. C’est comme si la marionnette était guidée par quelque chose de conscient. Mais qu’elle n’en restait pas moins une « marionnette »…
Je peux jouer la femme éveillée et réciter des mantras toute la journée. Je peux jouer la femme colérique et m’énerver toute la journée. Mais je peux aussi être tout à la fois. Être « moi », dans une parfaite combinaison de points soi-disant positifs ou soit-disant négatifs.
M’accepter pleinement dans toutes mes cohérences et mes incohérences. Et comprendre que chaque contour, irrégularité, asymétrie et fantaisie font partie d’un « tout », parfaitement assemblé.
C’est fou de se dire que l’éveil spirituel que l’on conçoit, est parfois plein de clichés lui aussi… Une énième croyance limitante, qui amène de nombreuses personnes à se couper d’elles-mêmes pour n’accepter que la « perfection ».
Tendre à vivre uniquement dans l’amour et dans la joie, et rejeter toute autre forme de vibrations ?
L’être humain est pourtant changeant, tout comme l’est la météo… Le vent ne s’en veux jamais de créer des tempêtes, et la pluie ne culpabilise pas de former des torrents. La nature tout entière nous enseigne comment l’énergie circule en nous et tout autour de nous. Et c’est dans une magnifique danse, entre énergie débordante et calme plat.
Dans la matière, je suis comme la tempête et comme la légère brise… Avec des humeurs changeantes, et des émotions extrêmement fortes qui me traversent. Mais à l’intérieur, plus profondément en arrière-plan, je suis aussi l’âme constante et infiniment sereine. Celle qui observe et s’amuse de tout ce qui se joue dans cette vie.
Vient alors ce moment où l’on n’a plus besoin de faire des allers-retours incessants entre son « état divin » et son « soi terrestre ». Les deux vivent en parfaite harmonie, simultanément. La marionnette devient vivante, avec l’appui et le soutient de son âme, qui veille…
On peut alors accepter pleinement toutes ses facettes, et vivre en harmonie entre « ciel et terre ». Et c’est peut-être ça, la plus belle réalisation…
Camille
Articles assimilés :
⋙ Comment mon âme est-elle sortie de la matrice ?
⋙ La difficulté de parler de concepts spirituels
⋙ Les plus beaux mantras dédiés à Lord Shiva